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Donation entre parents et enfants: ce qu'il faut savoir

donation entre parents et enfants

Les donations entre parents et enfants permettent de céder de son vivant une partie de ses biens à ses descendants. Cette pratique présente de nombreux avantages fiscaux et permet de préparer au mieux la succession. Cependant, elle nécessite une bonne compréhension des règles et des démarches à suivre pour être réalisée correctement. Par exemple, un parent peut décider de donner un montant d'argent à son enfant pour l'aider à acquérir un bien immobilier. Ce transfert doit être déclaré et respecté par tous les bénéficiaires pour garantir l'équité.

Les types de donation

Il existe plusieurs types de dons:

Don en pleine propriété

Le parent cède la pleine propriété du bien au bénéficiaire. Cela signifie que ce dernier reçoit tous les droits associés au bien, y compris l'usage, les revenus et la possibilité de le vendre. Par exemple, si un parent cède une maison en pleine propriété à son enfant, ce dernier peut y habiter, la louer ou la vendre à sa discrétion.

Don en usufruit

• Le parent fait don de l’usufruit d’un bien à un bénéficiaire (par exemple, un enfant).

• Le bénéficiaire de l’usufruit (l’usufruitier) peut utiliser le bien et percevoir les revenus qu’il génère (comme des loyers).

• À la fin de l’usufruit (par décès ou autre), le bien revient au propriétaire (nu-propriétaire).

Exemple: une mère cède l’usufruit d’un appartement à son fils. Le fils peut percevoir les loyers, mais la mère reste la propriétaire du bien. À la fin de l’usufruit, l’appartement revient à la mère ou à ses héritiers.

Don en nue-propriété

• Le parent fait don de la nue-propriété d’un bien à un bénéficiaire (par exemple, un enfant).

• Le parent conserve l’usufruit du bien jusqu’à son décès ou jusqu’à une date déterminée.

• Le bénéficiaire (nu-propriétaire) devient le propriétaire plein et entier du bien à la fin de l’usufruit.

Exemple: un père cède la nue-propriété de sa maison à son fils. Le père conserve le droit d’utiliser la maison et de percevoir les revenus jusqu’à son décès. À ce moment-là, le fils devient propriétaire plein et entier de la maison.

Allégements fiscaux et fiscalité

Les dons entre parents et enfants bénéficient d'avantages fiscaux. Chaque parent peut transférer à chacun de ses enfants jusqu’à 100 000 euros tous les 15 ans sans payer de taxes. En cas de transfert en argent, une réduction supplémentaire de 31 865 euros peut être accordée sous certaines conditions prévues à l’article 790 G du Code général des impôts. Par exemple, si un père cède 50 000 euros à sa fille pour financer ses études, ce montant sera exonéré de taxes grâce à l'abattement.

Les taxes sont calculées sur la valeur du don après application des réductions fiscales. Le barème des taxes est progressif et varie en fonction du montant donné. Plus la somme est élevée, plus le taux d’imposition est important. Par exemple, pour un don de 200 000 euros, après abattement de 100 000 euros, les taxes seront calculées sur les 100 000 euros restants selon le barème en vigueur.

Les démarches administratives

Acte authentique

Pour que le don soit valable, il doit être formalisé par un acte authentique. Le notaire se charge de la rédaction de l’acte et de sa publication au service de la publicité foncière. Il calcule également les taxes et informe les parties concernées du montant à payer. Par exemple, pour le don d'un bien immobilier, le notaire vérifiera la valeur du bien et veillera à ce que toutes les formalités soient respectées.

Déclaration du don

Une déclaration doit être effectuée auprès de l’administration fiscale dans le mois qui suit le don. Cette démarche permet de bénéficier des abattements et de payer les taxes. Par exemple, si une mère cède une somme d'argent à sa fille, ce transfert doit être déclaré pour être pris en compte dans le calcul des taxes et bénéficier des réductions fiscales.

Spécificités des dons

Dons de biens immobiliers

Le transfert d’un bien immobilier nécessite des formalités spécifiques. Le notaire doit effectuer une estimation du bien pour calculer les taxes. Le transfert doit également être publié au service de la publicité foncière. Par exemple, une mère qui cède sa maison à son fils doit passer par un notaire qui estimera la valeur du bien et s'assurera que le don est correctement enregistré.

Dons en argent

Pour les dons d'argent, il est important de conserver une trace écrite, même s’il s’agit d’un don manuel. Cette trace peut être une reconnaissance de dette signée par les deux parties. Par exemple, si un parent cède 20 000 euros à son enfant pour l'aider à financer un projet, il est prudent de formaliser ce don par écrit pour éviter toute contestation future.

Avantages des dons

Les dons permettent de réduire les droits de succession, de céder des biens de son vivant et de bénéficier d'avantages fiscaux. Ils permettent également de préparer la succession en évitant les conflits entre héritiers. Par exemple, en transférant des biens de son vivant, un parent peut s'assurer que chaque enfant reçoit une part équitable des biens, minimisant ainsi les risques de disputes lors de la succession.

Limites des dons

Le don doit respecter la réserve héréditaire, c’est-à-dire la part minimale des biens qui revient obligatoirement aux héritiers réservataires. En outre, les dons doivent être déclarés et soumis aux taxes. Par exemple, un parent ne peut pas céder l'intégralité de ses biens à un seul enfant en excluant les autres, car cela violerait les droits des héritiers réservataires. De plus, les dons excessifs peuvent être reconsidérés par les tribunaux en cas de litige familial.

Gestion des dons

Il est recommandé de bien gérer les dons pour éviter les conflits familiaux et les problèmes fiscaux. Le recours à un notaire permet de sécuriser le transfert et de bénéficier de conseils avisés. Par exemple, un notaire peut aider à structurer un don-partage pour s'assurer que chaque bénéficiaire reçoit une part équitable des biens, tout en optimisant les avantages fiscaux.

Dons entre époux

Les dons entre époux bénéficient également d’avantages spécifiques. Chaque époux peut céder à l’autre jusqu’à 80 724 euros tous les 15 ans sans payer de taxes. Il est également possible de réaliser un transfert au dernier vivant pour protéger le conjoint survivant. Par exemple, un époux peut céder une somme d'argent ou un bien immobilier à son conjoint, bénéficiant ainsi d'une exonération de taxes et renforçant la protection financière du conjoint.

Transmissions aux mineurs

Le transfert à un enfant mineur est possible mais nécessite l’accord du juge des tutelles. Le mineur doit être représenté par ses parents ou son tuteur légal lors de la signature de l’acte notarié. Par exemple, si un parent souhaite céder une somme à un enfant mineur, le juge des tutelles doit s'assurer que ce transfert est dans l'intérêt du mineur et que les parents ou le tuteur légal gèrent cette transmission de manière appropriée.

Transferts successifs

Il est possible de réaliser plusieurs transferts successifs en respectant les abattements tous les 15 ans. Cela permet de transmettre progressivement ses biens tout en optimisant la fiscalité. Par exemple, un parent peut céder une somme d'argent à son enfant tous les 15 ans, en utilisant pleinement les réductions fiscales disponibles, réduisant ainsi les taxes sur la succession. Cette stratégie permet de répartir la transmission des biens sur plusieurs années, ce qui est avantageux sur le plan fiscal.

La réversibilité des dons

Le transfert peut être réversible sous certaines conditions, notamment en cas d’ingratitude du bénéficiaire. On distingue 3 cas:

• Si le bénéficiaire a tenté de porter atteinte à la vie du donateur ;

• S’il a commis des abus, des crimes ou des offenses graves contre le donateur ;

• S’il refuse d' apporter un soutien financier au donateur dans le besoin.

La réversibilité doit être prévue dans l’acte de transmission. Par exemple, si un parent inclut une clause de réversibilité dans l'acte de don, il peut reprendre les biens cédés si le bénéficiaire se montre ingrat.

Conseil du notaire

Le recours à un notaire est indispensable pour réaliser un transfert en toute sécurité. Ce dernier se charge de la rédaction de l’acte, du calcul des taxes et de la déclaration fiscale. Il conseille également le donateur et le bénéficiaire sur les meilleures options pour optimiser le transfert. Par exemple, un notaire peut aider à choisir entre une donation en pleine propriété, en nue-propriété ou en usufruit, en fonction des objectifs financiers et familiaux du parent.

Cas particulier

Transmission et impôt sur la fortune immobilière (IFI)

Les biens cédés sont inclus dans le calcul de l’IFI du bénéficiaire. Il est donc important de bien planifier les dons pour éviter une augmentation de l’IFI. Par exemple, si un père cède un bien immobilier de grande valeur, le bénéficiaire devra inclure ce bien dans son patrimoine soumis à l'IFI, ce qui peut augmenter son impôt.

Un outil efficace pour transmettre son patrimoine

Les transmissions entre parents et enfants sont un outil efficace pour céder ses biens tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Elles nécessitent toutefois une bonne préparation et le recours à un notaire pour sécuriser l’opération. En respectant les règles et en optimisant la fiscalité, ces transferts permettent de préparer sereinement la succession et d’éviter les conflits entre bénéficiaires.